Que racontent les images de guerre ? Comment les cinéastes tentent-ils de représenter la guerre sans la réduire à un spectacle ou à un récit figé ? Dans "Histoire d’un regard", "Il n'y aura plus de nuit", "Valse avec Bachir" et "Babi Yar. Contexte", Mariana Otero, Éléonore Weber, Ari Folman et Sergueï Loznitsa interrogent la place que prennent les images dans les conflits : leur capacité à documenter, leur puissance d’évocation et leur valeur de preuve. Ces films dessinent une réflexion sur la possibilité même de représenter le conflit, ses traumatismes et ses angles morts.
Surchauffe touristique. Risques environnementaux. Migrations de populations. Dans les îles, les difficultés s’accumulent et un fossé se creuse entre les résidents et les voyageurs de passage. Trois documentaires, ou trois manières d’ausculter la vie insulaire, dévoilent des spécificités bien éloignées des cartes postales.
Quand le cinéma parle de cinéma, un monde s’ouvre et nous plonge dans l’âme même du documentaire de création. Quatre films et une collection irrigués par le 7e art sont à découvrir sans tarder.
Il ne se passe pas une semaine sans que l’on entende parler d’événements dramatiques en “banlieue” : fusillades, règlements de comptes, trafic de drogues, rodéos, émeutes, etc. Les sujets s'empilent dans les médias d’information et d’opinion. Des grandes villes aux cités de campagne, le climat social serait alarmant dans les quartiers les plus défavorisés. Simples faits divers, biais médiatiques, symptômes d’une crise profonde ? Six films donnent la parole aux habitants des périphéries pour aller au-delà des apparences caricaturales.
À l’occasion de la Journée Mondiale des Sourds 2024, Les yeux doc proposent une sélection de films accessibles en version sous-titrée sur le thème des premiers pas artistiques.
La 35ème édition de la Semaine internationale de la santé mentale, du 7 au 20 octobre 2024, a pour thème cette année « En mouvement pour notre santé mentale ». Le cinéma documentaire porte dès ses origines une réflexion sur la maladie mentale, des interrogations sur l'(a)normalité, et l’exclusion sociale qui en découle. Cinq films Les yeux doc nourrissent notre regard sur les soins prodigués en institution psychiatrique, le travail de réparation des blessures psychiques et de la souffrance au travail.
Les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 entendent sublimer l’image de « la reine du monde » chantée par Mistinguett. Et si, loin des clichés, nous regardions Paris au XXème siècle ?
En France, le droit de vote remonte, pour les hommes, à la Révolution de 1789. Les femmes, elles, durent attendre jusqu’à 1944. Plus largement, le déroulement des élections est un marqueur essentiel de l’état de démocratie du pays. 4 films, tournés dans différents endroits du monde, auscultent ces périodes de bascule politique.
« La danse : cette fête du corps devant nos âmes, offrant lumière et joie » écrit Paul Valéry. Guidés par quatre films des yeux doc, nous appréhenderons cet art du mouvement et de l’éphémère où le corps vivant invente et invite au voyage dans l’espace, le temps et les cultures d’ici et d’ailleurs.
« Ne regrette pas de vieillir. C’est un privilège refusé à beaucoup ! » (Félix Leclerc)
Certains documentaires sont des rencontres fortes entre des textes relevant de l’écriture de soi et des images. Les mots habillent les images (et vice versa) suscitant la réflexion du spectateur et la découverte de formes cinématographiques.
En 1978, Jane Birkin fredonnait doucement “Ex-fan des Sixties, où sont tes années folles ?” En quelques films, petit flashback sur les années 60, une époque mouvementée tant au niveau social que politique.
Comment mettre en scène la peinture et les artistes ? Les réalisateurs Jack Hazan, Hervé Le Roux, Amélie Harrault et Richard Dindo ont choisi des formes et des angles originaux pour s’attaquer à l’histoire de l’art : se concentrer sur une seule et unique toile, brosser l’univers intellectuel et sentimental d’un artiste en commentant un corpus de tableaux, utiliser l’animation pour convoquer la touche et l’esthétique des peintres d’avant-gardes ou enfin, associer un texte littéraire et biographique sur la vie d’un artiste à des images d’aujourd’hui.
S’interroger sur la norme, questionner le sens des mots, une démarche sans doute nécessaire à l’heure où l’inclusion et l’accessibilité semblent être sur toutes les lèvres et au cœur de dispositifs publics. Le terme handicap contient à lui seul de multiples nuances et se définit par la capacité d'acceptation et d'adaptation d'une société aux personnes différentes. Mais selon quels critères ?
Autour de la prostitution se confrontent les valeurs de dignité, de liberté, de morale religieuse ou laïque, d’ordre social et d’impératifs sanitaires. Quatre films nous proposent de rencontrer des prostitué·e·s. Leurs paroles, libres, ouvrent une réflexion éloignée des tabous et des clichés.
Alors que la coalition des droites, Fratelli d’Italia, le parti post-fasciste de Giorgia Meloni, a conquis presque toute la péninsule italienne en septembre 2022, à l’exception des villes et du Sud, et que Georgia Meloni a été élue présidente du Conseil des ministres le 22 octobre 2022, profitons-en pour présenter, au-delà des clichés dont il est souvent affublé, le sud de ce pays. Trois écritures documentaires singulières permettent de décrypter les réalités de ce sud parfois très fantasmé.
En 1994, Raymond Depardon porte un regard inédit sur la Justice. Dans Délits flagrants, tourné en immersion au cœur de la machine judiciaire, le réalisateur place la caméra, et de fait les spectateurs, dans un lieu habituellement confidentiel et donc fascinant. D’autres cinéastes se saisissent à leur tour de la dimension légale et morale de la Justice. Le mystère, l’intime, les faits réels ou fantasmés s’entrechoquent et deviennent ces récits multiples que le cinéma documentaire fait émerger.
Renée, Madeleine et Gelsomina ont été abandonnées par leurs maris. Comment conjuguer une vie de mère et de femme quand le mari a disparu, dans la France et l’Italie d’avant mai 68 ? Les films de cette sélection abordent des histoires personnelles à travers l’utilisation d’archives de famille. Plusieurs tranches de vie racontant la séparation sont à regarder sur Les yeux doc.
À l’heure où le sujet du “bien-être animal” fait débat et où la Cour des comptes européenne envisage d'intégrer le coût de la souffrance animale dans le prix de la viande, il importe de prendre un peu de recul sur ce qui lie l’animal humain avec ses semblables. Comparons quelques regards documentaires mettant l’homme face à l’animal.
Initialement destiné à l'armée américaine puis à la la recherche universitaire dans les années 1960-1970, Internet est devenu en soixante ans d'existence un réseau intégrant peu à peu tous les réseaux de la planète, transformant notre rapport à l'information, à l'espace, au temps, à l'autre et au monde et, bien évidemment, bouleversant les codes du cinéma. Dans le documentaire, comment raconter des histoires sur les réseaux sociaux ?
En ce début de XXIe siècle, la Chine, devenue l’une des premières puissances mondiales, a rattrapé son retard dans la “course au progrès” : en l’espace de 50 ans, l’exode rural de millions de travailleurs agricoles a permis à la République populaire d’augmenter sa productivité de manière inouïe.
« Entre femmes » est un parcours de cinq documentaires réalisés par des femmes. Ces cinéastes, en s'attachant aux discours et aux pratiques plutôt qu'à la catégorisation de genres, transforment en enjeux politiques certains aspects de la condition féminine.
Depuis l’arrivée de l’invention des Frères Lumière à Bruxelles le 1er mars 1896, la Belgique n’a eu de cesse de développer le 7ème art. De grands réalisateurs, tels qu’Henry Storck, André Delvaux ou les frères Dardenne, se sont distingués dans l’Histoire du cinéma belge. La vivacité des productions belges permet de découvrir des regards, souvent inédits, sur les êtres et leur environnement. Ce court voyage permettra de montrer quelques-unes des multiples facettes de ce pays qui n’a pas fini de nous étonner.
La boxe et le catch ont inspiré de nombreux films. Des années 50 avec Plus dure sera la chute, dernier film d’Humphrey Bogart, jusqu’aux années 2000 avec la magnifique boxeuse déchue de Million Dollar Baby. Boxeurs et catcheurs ont aussi tapé dans l’œil des documentaristes. William Klein et Marie Losier ont ainsi pu proposer de superbes portraits de deux vedettes du ring, avec leurs heures de gloire comme leurs périodes d’ombres.
Des premiers films des frères Lumière aux documentaires récents, de Zola à Ponthus, le cinéma et la littérature se sont souvent nourris du monde ouvrier.
L’Inde, l’une des plus anciennes civilisations, honorant les mêmes dieux depuis des millénaires, exerce un pouvoir de fascination sur la plupart des voyageurs. Immergeons-nous au cœur du sous-continent à travers trois films.
La pratique du chant produit par la voix humaine remonte à la nuit des temps. Selon les recherches en archéologie, la musique et le chant auraient même été une des composantes de la vie des hommes préhistoriques dès le Paléolithique ; c'est dire si chanter est au cœur même de notre humanité. Quatre films peuvent nous aider à comprendre et ressentir ce qui se joue quand la vie cesse d'être seulement parlée pour atteindre densité et force grâce au chant.
Comment les documentaristes abordent-ils aujourd’hui le rock, cette musique populaire rebelle et sensuelle apparue dans les années cinquante, et ses identités contemporaines ? Comment restituer l’intensité de la musique "live" amplifiée au cinéma et les sensations qu’elle procure ?
À l’heure où le paramétrage d’un moteur de recherche et le clic droit d’une souris d’ordinateur permettent la traduction instantanée d’un texte en de multiples langues (avec des fautes, des approximations, des contre-sens), il est urgent de poser le regard sur le travail essentiel de la traduction littéraire.
Le 30 mars 2019, deux mois à peine après avoir présenté une rétrospective de ses films à la Cinémathèque française, Agnès Varda disparaît en laissant derrière elle plus qu’une œuvre : un monde.
Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a confirmé en 2021 le lien existant entre changement climatique et hausse de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes. Des bouleversements sans précédent, pour certains irréversibles, sont déjà visibles depuis des années, par exemple en Asie. Au Vietnam et au Bangladesh, deux documentaires abordent les conséquences de ces mutations sur la vie quotidienne de deux familles.
Toutes les femmes ne sont pas mères. En revanche, toutes les femmes ont une mère. Comme toute relation humaine, la relation mère-fille est loin d’être parfaite. Etre mère est aussi un marqueur social. Longtemps avoir un enfant hors mariage fut frappé d’opprobre...
Si le Japon et sa culture millénaire fascinent l’Occident, le Japon est lui-même fasciné par les valeurs occidentales. Faire le portrait en quelques films de ce pays-archipel est impossible. Les documentaires permettent d’en approcher la complexité à la manière d’un puzzle auquel il manquera toujours de multiples pièces.
Pour la première fois de leur histoire, bien qu’annulés pour cause de guerre en 1916, 1940 et 1944, les JO de Tokyo prévus en 2020 ont été reportés en 2021 en raison de la pandémie. Pour un athlète de haut niveau, participer aux Jeux Olympiques est à la fois la récompense de tous les sacrifices et un défi : se surpasser.
La question de l’engagement dans le cinéma n’est pas neuve. Dès son essor au XXe siècle, du fait de sa capacité à captiver les masses - du temps où la télévision n’existait pas et encore moins Internet - le cinéma devient pour certains un outil de lutte et pour d’autres un outil de propagande.
Il y a des lieux qui inspirent les cinéastes, des lieux en mutation, inhabités, des lieux qui s'adaptent aux mouvements des hommes ou inversement. Ainsi, les liens entre paysages et humains prennent corps sous l’œil de la caméra.
S’entraider, dans une société complexe où la pauvreté s’accentue et où les turbulences du monde se répercutent de plus en plus durement, est devenu un élément essentiel pour cimenter le vivre ensemble. Questionné par la sociologie, le terme “solidarité” est aujourd’hui présent dans une part importante du documentaire de création.