Himself he cooks nous emmène au nord-ouest du pays, à Amritsar, haut lieu du sikhisme, dans les cuisines du Temple d’Or, où sont offerts quotidiennement cent mille repas. Une chorégraphie hypnotique s’offre à nos yeux dans une symphonie de couleurs et d’hymnes sacrés. La caméra saisit la foule mais aussi les visages singuliers, décrivant la communion entre le groupe et l’individu.
Le film nous fait découvrir, au sud du pays, dans l’état du Tamil Nadu, la communauté traditionnelle transgenre de l’Inde, les hijras, comptant entre cinq cent mille et un million de représentants. On les suit dans leur maison, dans les trains ou elles mendient en échange de leur bénédiction, dans le temple qui leur est dédié, dans leur vie de tous les jours, entre rires, espièglerie, difficultés ou disputes. C’est le portrait, dans les couleurs et le soleil de l’Inde, d’une caste, avec ses joies et ses peines.
Payal Kapadia est une jeune cinéaste indienne ayant étudié à l’Institut indien du cinéma et de la télévision (FTII) de Pune, ville située à cent kilomètres au sud-est de Mumbay. Dans ce film, elle documente les mouvements étudiants de protestation contre la politique nationaliste menée par Narendra Modi, premier ministre de l’Inde depuis 2014.
La cinéaste mêle à cette matière sociale et politique une histoire d’amour racontée par le biais de lettres qu’un couple d’étudiants s’échange. Leur union est empêchée par la famille du garçon en raison de son appartenance à une caste supérieure. Cette œuvre formaliste convoque les références cinéphiliques de Jean-Luc Godard ou de Pier Paolo Pasolini. Elle a obtenu l'Œil d'or du meilleur documentaire au 74ème Festival de Cannes, en 2021.