Paris, été 1960. Deux chercheurs, une caméra, des questions simples : « Comment vivez-vous ? Êtes-vous heureux ? » Des passants s’arrêtent, des travailleurs s’expriment, des étudiants débattent. Dans la chaleur estivale, les langues se délient, les corps ralentissent, et les récits de vie se dévoilent entre deux discussions sur le travail, l’ennui, l’amour ou l’engagement. À travers cette enquête filmée, c’est une société entière qui se découvre dans l’interstice entre guerre et modernité, tradition et bouleversement social. L’été, ici, devient le cadre propice à la parole et à l’introspection collective.
Film de fin d’études devenu déclaration d’amitié et d’appartenance, J’suis pas malheureuse est une chronique douce-amère du passage à l’âge adulte. Laïs Decaster, étudiante à l'Université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis, filme ses amies venues comme elle d’Argenteuil. Sans scénario préalable, elle accumule les images de leur quotidien partagé — discussions, éclats de rire, silences — pour en faire un film traversé par la nostalgie et le trouble du temps qui passe. En voix off, elle s’adresse à ses amies et à elle-même. Elle filme pour garder trace, pour comprendre, pour accompagner. Le temps des études laisse place à l’été, un entre-deux où l’on se cherche, se construit, et où l’on s’éloigne.
Un été au bord du lac de Cergy-Pontoise (95), en banlieue parisienne. Une plage artificielle, des rires d’enfants, des groupes de jeunes, des surveillants, des promeneurs. Guillaume Brac capte avec complicité les micro-relations qui s’y tissent : moments de jeux, tensions, routines. C’est un portrait de l’espace public d’aujourd’hui, dans sa dimension à la fois ludique et politique, où l’été révèle les lignes de partage invisibles dans un espace public à la fois ouvert et réglementé.
Naples, été caniculaire. Deux adolescents se filment avec un smartphone que leur a confié le cinéaste Agostino Ferrente. Ils parlent de leur quartier, d’un ami tué par la police, de leurs rêves et de leurs colères. Le film naît de ce dispositif simple et fort : le selfie comme geste documentaire. L’été est là, tout autour, dans les rues, les plages, les corps adolescents dénudés : temps d’exposition et de vulnérabilité.