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L’impact du changement climatique sur le destin de deux familles

Shunte ki pao
Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a confirmé en 2021 le lien existant entre changement climatique et hausse de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes. Des bouleversements sans précédent, pour certains irréversibles, sont déjà visibles depuis des années, par exemple en Asie. Au Vietnam et au Bangladesh, deux documentaires abordent les conséquences de ces mutations sur la vie quotidienne de deux familles.

Le GIEC conclut dans un rapport sur le climat publié le 9 août 2021 que le climat est en train de changer partout dans le monde plus rapidement que prévu. Les experts démontrent que les actions humaines ont un impact sur un large éventail de paramètres climatiques : sécheresses, inondations, incendies… Ainsi, vagues de chaleur et fortes précipitations sont devenues plus fréquentes et plus intenses en 2021 avec la hausse de la température mondiale. Même en limitant le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles devraient se multiplier.

Au Vietnam et au Bengladesh, les pluies intenses, l’érosion des sols et la dégradation des littoraux provoquent déjà raz-de-marée et inondations depuis plusieurs années. A la fin des années 2000, deux cinéastes braquaient leurs caméras sur le destin de deux familles. Une manière de donner une dimension humaine et finalement, universelle, à la tragédie climatique.

Une famille sous les eaux au Bangladesh

Shunte ki pao ! a pour sujet une famille dont la maison a été engloutie par un raz-de-marée au Bangladesh en 2009. L’institutrice Rakhi combat l'adversité avec son mari Soumen et leur fils Rahul en pleine montée des eaux et ils peinent à trouver des solutions. Dans ce pays de 165 millions d'habitants situé au nord-est de l’Inde, 90 millions de personnes sont touchées chaque année par ce phénomène : 20 millions sont inondées, 15 millions émigrent temporairement et 5 millions survivent dans les zones inondées. Non seulement le niveau de la mer monte, mais le sol du pays s'affaisse.

Avant de bifurquer vers le cinéma, le réalisateur bangladais Kamar Ahmad Simon étudie l'architecture à Dacca puis travaille dans la publicité. Son film, toujours d’une grande actualité, a obtenu le Grand prix au Festival Cinéma du Réel en 2013 et le Golden Conch' au Mumbai International Film Festival en 2014.

Jours de pluie au Vietnam

Andreas Hartmann tourne Jours de pluie au Vietnam pendant la mousson en 2008. Il filme sa rencontre avec les Lê, une famille d'agriculteurs, après la destruction de leur maison par des inondations. Dans ce film, le singulier rejoint l'universel. Derrière le courage d’une famille face au déluge se distingue tout un pays : le Vietnam, ses différentes générations, la bureaucratie, les croyances, le culte des ancêtres, les traces de la guerre passée.

Andreas Hartmann a étudié à l'école de cinéma Babelsberg Konrad Wolf, dans la banlieue ouest de Berlin, la plus ancienne école de cinéma d'Allemagne. Cette école située en ex-Allemagne de l'est a gardé des liens avec l'école de cinéma de Hanoï, ce qui a permis au cinéaste de participer à un atelier de cinéma documentaire en 2008 pendant lequel il a tourné Jours de pluie.

En savoir plus

Lire le dossier sur les migrations environnementales sur Balises, la magazine de la Bpi