les yeux doc

Ring parade

Muhammad Ali The Greatest © Arte Distribution
La boxe et le catch ont inspiré de nombreux films. Des années 50 avec Plus dure sera la chute, dernier film d’Humphrey Bogart, jusqu’aux années 2000 avec la magnifique boxeuse déchue de Million Dollar Baby. Boxeurs et catcheurs ont aussi tapé dans l’œil des documentaristes. William Klein et Marie Losier ont ainsi pu proposer de superbes portraits de deux vedettes du ring, avec leurs heures de gloire comme leurs périodes d’ombres.
Muhammad Ali The Greatest 1964-1974, de William Klein

Dans les années cinquante, William Klein célèbre dans ses photographies la ville de New-York. Il saisit des images au grand angle dans la rue, au plus près des visages, des lumières et des corps. En 1958, William Klein réalise Broadway by light dans les rues de sa ville natale avec la complicité d’Alain Resnais et de Chris Marker.

Klein travaille par ailleurs en France pour Cinq colonnes à la une, la plus grande émission de télé-journalisme de l’époque.

En 1964, sur le vol entre New-York et Miami, le cinéaste rencontre Malcolm X, qui l’introduit auprès de Cassius Marcellus Clay, Jr., un jeune prodige la rage aux poings Devenu Mohamed Ali à la suite de sa conversion à l’Islam, le boxeur refuse de partir combattre au Vietnam. Un tribunal le condamne à trois ans de prison. Interdit de ring, Mohammed Ali est alors au sommet de son art. William Klein filme Ali à une dizaine d’années d’intervalle caméra à l'épaule, adoptant un montage au style syncopé et dynamique en résonance avec la personnalité exubérante du boxeur. Klein filme sa résurrection dix ans plus tard à Kinshasa à l’aube de son combat mythique contre George Foreman.

Cassandro The Exotico !, de Marie Losier

Après des études littéraires à l’Université de Nanterre et artistiques au Hunter College de New York, Marie Losier commence à réaliser, sur son temps libre et avec ses économies, de nombreux portraits de cinéastes et de musiciens d’avant-garde comme Alan Vega, Jonas Mekas ou Genesis P. Orridge. Avec Cassandro The Exotico !, elle rend hommage au catch mexicain, la lucha libre. Un monde théâtral, libre et kitsch qu’elle enchante de son esthétique Super 8 : images accélérées, tournées à l’épaule sur pellicule, parfois solarisée ou surexposée, faux-raccords, autoroutes et motels typiques de la modernité américaine. Cassandro The Exotico ! est une œuvre généreuse, à l’image de son protagoniste, le solaire Cassandro, pourtant au couchant de sa carrière de sportif.