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Prix du public 2026 : les 6 films présélectionnés

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Pour préparer sa 6e édition, le Prix du public Les yeux doc soumet aux bibliothécaires six portraits, individuels ou collectifs, entre ombre et lumière. Leurs trois films préférés seront valorisés et diffusés du 9 mars au 5 avril 2026 dans les bibliothèques participantes, et le public pourra voter pour son favori !
Génération perdue : How to Save a Dead Friend

Depuis sa rencontre avec Kimi à 16 ans, Marusya Syroechkovskaya filme obstinément leur amour fusionnel et leur passage à l’âge adulte. Après leur séparation, Marusya revient au chevet de Kimi, empêtré dans ses addictions, abîmé par ses séjours en hôpital psychiatrique. Avec ce matériau hétéroclite accumulé pendant douze ans, la jeune cinéaste livre un récit incisif, chroniquant les espoirs comme les impasses de toute une génération, dans une Russie en pleine confusion. Un film noir et pop, triste et drôle, rempli d’amour et de désespoir.

Ô rage : Le Journal d’une femme nwar

Rose a 29 ans, de grandes colères et un projet : quitter la France pour « retourner en Noirie ». Quand Matthieu Bareyre, l'un de ses plus proches amis, lui propose de faire un film avec elle, elle se livre sur sa santé mentale, son passé et le racisme, les trois lui causant amertume et souffrance. Elle parle et clashe tout le temps, tout le monde, même Matthieu caché derrière sa caméra, réceptacle de sa parole, punching ball et soutien de la jeune femme jusque dans les crises les plus violentes causées par sa bipolarité. Il ressort de ce flot de paroles étourdissant non pas un, mais trois portraits percutants et politiques : celui de Rose, de Matthieu, et de leur amitié.

L’impossibilité d’une île  : Kristos, le dernier enfant

Des trente habitant·es de la petite île d’Arki, en Grèce, Kristos est le dernier enfant. Cadet d’une lignée de bergers, Kristos achève sa scolarité à l’école primaire, où il apprenait seul avec son institutrice depuis plusieurs années. À la prochaine rentrée, il devra intégrer le collège sur l’île de Patmos ; mais parviendra-t-il à quitter ses proches, ses chèvres, ses chiens, la nature qui l’entoure, et à prendre le large ? Giulia Amati inscrit en profondeur la vie de l’enfant dans son quotidien insulaire parmi les adultes, pour en révéler l’isolement comme la beauté solaire. La caméra, inlassablement focalisée sur le visage mutique de Kristos, décèle les émotions qui y affleurent : nous sommes alors bouleversé·es de découvrir le rire et les larmes de ce petit garçon doux et vulnérable.

Sur la route de l’exil : Pierre Feuille Pistolet

Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine pour évacuer bénévolement des habitant·es, quelques temps après le début de l’invasion russe. Le véhicule devient un refuge fragile et éphémère pour des exilé·es de tous âges. En dehors de l’habitacle, des tanks abandonnés, des champs en fumée, des immeubles éventrés, mais aussi celle et ceux qui restent. Le réalisateur Maciek Hamela est au volant. Au fil des trajets, il donne à chaque personnage une même importance et à son récit une valeur universelle, documentant les ravages de la guerre, l’exode du peuple ukrainien, mais aussi la capacité humaine à survivre et à s’entraider.

Sobriété heureuse : Suzanne, jour après jour

Suzanne est une vieille dame aux yeux pétillants. Pour sa retraite, elle a décidé de revenir dans la maison où ses ancêtres et elle-même sont né·es, sur un plateau vosgien. Sa vie s'écoule paisiblement, avec curiosité et joie de vivre, en harmonie avec son milieu : les fruits et légumes viennent du potager, l’eau d’une source, l’électricité d’une turbine artisanale, et les visites régulières sont l’occasion de prendre des nouvelles du monde. Stéphane Manchematin et Serge Steyer adoptent le point de vue de Suzanne sur ce qui l’entoure en optant pour de belles images, un rythme tranquille fondé sur la répétition des gestes et la succession des saisons, et un récit sans dramaturgie particulière, donnant à réfléchir sur notre propre rapport au monde.

Réparer un vivant : Zou

Ahmad Shah, tailleur afghan, aurait eu une vie simple et heureuse s’il n’y avait eu la guerre et les Talibans. Mais voilà, raconte-t-il, il a vu sa jambe arrachée par une mine, puis a dû s'exiler à des milliers de kilomètres de son épouse et de leurs enfants. En France, il a rencontré Gonzague, qui l’a aidé à se reconstruire. Cette histoire de lutte et d’amitié à deux voix est mise en image en papiers découpés et en points de couture, comme on suture une plaie pour qu’elle cicatrise, comme on bâtit pour son existence, patiemment et avec trois fois rien, un décor fragile qui tient lieu d’écrin.

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Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 4 octobre inclus. Accéder au formulaire d’inscription

Pour en savoir plus sur la 6e édition du Prix du public Les yeux doc. 

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