Dans toute la France, des bibliothécaires participent et font vivre le Prix du public dans leur commune. Cette semaine Marie-Sandra, Maïwenn, Isabelle, Jean-Loup et Rachel ont pris leur plume pour partager leur avis sur Soul Kids.

Rachel Brakha - Médiathèque de Cornebarrieu (31)
Un « film choral » vibrant et lumineux sur une génération remplie d’espoir. Pour son premier long métrage, le réalisateur Hugo Sobelman nous plonge au cœur de la Stax Academy : une école de musique qui s’attache à transmettre aux nouvelles générations l’héritage du légendaire label soul des années 60-70. Véritable refuge pour ces jeunes élevés au gospel et souvent issus de quartiers défavorisés, cette école leur offre un « safe space » au sein duquel ils peuvent faire entendre leur voix : à travers la musique bien sûr, mais aussi en échangeant sur des sujets qui les touchent, tels que la question raciale notamment. En bref, ce film nous parle, comme le dit si bien le réalisateur, de la « musique qui pense et qui panse », et ce à travers le portrait touchant d’une jeunesse pleine de vie.

Maïwenn Soumpholphakdy - Médiathèque La Grande Passerelle à Saint-Malo (35)
La Stax Music Academy à Memphis propose des cours gratuits et offre un lieu loin des conflits extérieurs. Un endroit où les adolescents peuvent apprendre la musique, s’imprégner de l’histoire afro-américaine et se faire entendre. Plongés dans la musique Soul, les élèves que nous suivons osent et libèrent leurs voix. Que ce soit lors des cours de chant ou pendant des temps dédiés à la parole, ils utilisent leurs expériences et leurs apprentissages pour évoluer tout en gardant un regard critique sur ce qui les entoure. Mais au-delà de la sphère politique et sociétale traité par le film, Hugo Sobelman met en lumière l’épanouissement des élèves permis par l’école et ses professeurs. Un épanouissement qui ne saurait se faire sans les amitiés créées et les moments de joie partagés entre eux. 

Marie-Sandra Fontaine et ses collègues - Bibliothèque de Reims (51)
Dans ce film, Hugo Sobelman démontre le rôle positif que l’Art peut tenir dans la vie d’enfants de quartiers défavorisés qui comprennent que la musique peut combattre pacifiquement le racisme systémique et le déterminisme social. Les artistes ont plus de pouvoir que les politiciens comme le dit Chandra Williams, intellectuelle afro-américaine qui va dans la continuité pédagogique de l’école. Ce voyage musical est aussi une histoire d’amitiés de jeunes passionnés et portés par le pouvoir cathartique et thérapeutique de la musique. De plus, la captation musicale, particulièrement soignée, rappelle le son brut des standards du Label Stax. L’interprétation de Soul men par les élèves est un moment fort du film. Par ailleurs, le projet du réalisateur laisse jaillir l’émotion en substituant des images du concert WattStax de 1972, commémorant les violences des émeutes raciales dans le quartier de Watts en 1965 aux jeunes chanteurs comme une transmission de l’héritage des militants des années 1960. Le film délivre un beau message d’espoir pour la jeune génération.

Jean-Loup Hazaël-Massieux - Bibliothèque La Fouillotte à Blénod-Lès-Toul (54)
Un film plein d’espoir, révélant combien, en l’occurrence par la musique et le chant, il est envisageable d’aider les uns et les autres, quel que soit leur milieu, à donner le meilleur d’eux-mêmes, à prendre confiance en soi et à s’engager dans un projet collectif et solidaire. Compte tenu du sujet, le documentaire prend des allures de comédie musicale, mais avec la force de la réalité. Au-delà de la dénonciation d’un système qui exclut, le film montre un recours, une proposition qui permet d’offrir une chance de surmonter cette exclusion. Quand la musique et le chant apportent rêve et espoir : les soul kids offrent effectivement un supplément d’âme à l’image que l’on peut avoir de la société américaine.

Isabelle Louis - Médiathèque du Var (83)
À Memphis, une des villes américaines les plus sinistrées, la Stax Music Academy fait figure d’oasis. Fondée sur l’héritage du label légendaire des années soixante qui accompagna la lutte pour les droits civiques, cette école de musique, extrascolaire et gratuite, permet à des adolescents passionnés d’apprendre et de comprendre l’Histoire noire américaine à travers la découverte des plus grands tubes de la soul. Un voyage musical dans le temps et une plongée dans la pensée d’une nouvelle génération. Ce film nous donne envie de danser, de chanter, d’être heureux malgré toutes les difficultés de la vie. Une ode aux bonheur de se dépasser dans le chant, seul ou avec les autres.

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