Née au Québec en 2003 et aujourd’hui relayée dans plus d’une soixantaine de pays, cette Journée mondiale s’inscrit dans la lutte contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie. Plusieurs événements sont organisés chaque année à cette occasion partout en France pour sensibiliser et lutter contre toutes formes de discrimination et de violence à l'encontre des LGBTQIA+. Tout au long de l’année, associations et collectifs agissent dans ce sens dans tous les domaines de la vie quotidienne : au travail, dans l’espace public ou le sport.
En 2013, l'adoption de la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe en France donne lieu à des débats virulents et à des manifestations hostiles. L’homosexualité a été retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé le 17 mai 1990, date qui sera retenue pour la Journée mondiale. Trente ans après, il reste encore du chemin à parcourir pour bannir la LGBT+phobie de la société.
À l’origine du projet, il y a le désir d’enregistrer les échanges entre Mathias Théry et sa mère, Ia sociologue Irène Théry, puis émerge l’idée d'introduire des marionnettes pour mettre en scène ces séquences. Si ce dispositif permet aux spectateurs d’entrer aisément dans le film et de prendre la distance nécessaire, il ne rend pas, pour autant, inaudible le débat sous-jacent. Au contraire, cette immersion ludique plonge volontiers le spectateur dans les coulisses et aborde sans détour la question, pour certains houleuse, du mariage entre personnes du même sexe.
Lire l'entretien avec les réalisateurs.
Les deux réalisatrices ont suivi pendant plusieurs mois une famille de hijras d'Inde du Sud, de la région du Tamil Nadu, berceau des communautés transgenres. En Inde, les Hijras, nées dans un corps d’homme ou intersexe bousculent les codes occidentaux. La caméra nous emmène à la découverte de cette communauté et, remontant le fil de l’histoire, interroge leur rôle à travers les époques. C’est à leurs côtés, dans leur vie au jour le jour que se dévoile la façon dont la vie s’organise autour de Guru, figure à la fois maternelle et autoritaire avec "ses filles".
En suivant son ami Léon à la piscine, Aman Le Goff pose la caméra sur son corps et pointe les difficultés posées par sa présence dans un espace public genré et codifié. Surtout, Traversées interroge très simplement le regard des acteurs de ce lieu si familier sur ce corps moins habituel. « Je voulais qu’on questionne et vive un peu cela, par un film ensemble, la perception de soi, le regard des autres, et que ça puisse dire quelque chose de cette expérience aux personnes non-concernées aussi » (Aman Le Goff)
Comment filmer quelqu’un qui doit rester caché ? Le réalisateur Reka Valerik suit le parcours de Khavaj, émigré en Belgique, fuyant la Tchétchénie et ceux qui se sont promis de le tuer à cause de son homosexualité. Le corps de cet ex-champion de MMA s’avachit de plus en plus à cause de la vie nocturne, isolée et clandestine, dûe à l’exil, la peur et la solitude. Khavaj a perdu l’usage de la parole. Reka Valerik ne peut donc ni filmer son visage, ni son discours, mais il lui rend humanité et fierté en dévoilant son parcours terrible et son assignation à l’ombre et à l’anonymat.
Pour aller plus loin et découvrir l'histoire du drapeau LGBTQIA+, lire l'article Une lutte haute en couleurs sur Balises, le magazine de la Bpi.