les yeux doc

Le GREC, éclats de jeunesse !

Eclats de jeunesse © GREC
Les yeux doc s'associent au GREC – Groupe de recherches et d'essais cinématographiques, pour présenter un échantillon de premiers films courts, reflets d’une décennie de découvertes et d’audaces cinématographiques.

Depuis 1969, le GREC, fondé par le cinéaste Jean Rouch et les producteurs Pierre Braunberger et Anatole Dauman, a soutenu plus d’un millier de premiers films courts – fictions, documentaires, animations, films expérimentaux – et révélé une multitude de talents.

Aujourd’hui, Les yeux doc plonge dans cette mémoire vivante et foisonnante du cinéma émergent pour extraire une sélection de pépites issues de la production documentaire de ces dix dernières années. Le fruit de cette exploration est une collection de neuf films, révélés progressivement jusqu’à l’été.

Cinq premiers films sont déjà disponibles. Chacun d’eux explore des territoires de cinéma inconnus ou peu explorés, parfois oubliés ou invisibles. Qu’il s’agisse des terres gelées d’Alaska, pourtant constamment ensoleillées, où les jeunes inuits attendent de meilleurs lendemains (Midnight Kids) ; d’un trottoir parisien arpenté d’étranges esprits et théâtre de mystérieux rituels (L’Indien de Guy Môquet) ; de la chaussée parisienne où des cyclistes, dans l’attente d’une course providentielle, reprennent leur souffle entre deux livraisons (La Guerre des centimes) ; des paysages de l’ex-jungle de Calais explorés par un groupe d’ami·es à la recherche de traces du camp disparu de migrant·es (Ali Baba les photos); des chambrettes d’une cité universitaire parisienne dans lesquelles deux étudiants discutent révolution, jeu vidéo et rendu de fin d’études (Camarades) : la collection célèbre les forces et les fragilités d’une jeunesse s’emparant de la rue et des causes qui lui sont chères : l’égalité scolaire, l’aide aux réfugié·es, l’accès aux études et à l’emploi, l’intégration et le respect des personnes immigrées. Même s’iels ne se bercent pas d’illusions, les personnages de ces documentaires demeurent fidèles à leurs idéaux. Ils militent, survivent, inventent de nouvelles formes de résistance.

Ces cinq films interrogent les frontières – géographiques, sociales – du réel et nous invitent à regarder autrement, à prêter attention à ce qui vibre dans nos villes, à la marge. Une invitation à la curiosité, au décentrement et à la rencontre.

Ali Baba les photos, Luce Fournier

J’ai rencontré Omar à Calais en 2016, par l’intermédiaire de Bastien, dans l’immense bidonville qu’on appelait la Jungle. Aujourd’hui les garçons vivent à Lille, le camp a été détruit. Nous cherchons des traces de cette histoire commune dans le paysage de la Lande devenue "zone naturelle"...

Camarades, Ulysse Sorabella

Hadrien et Ulysse habitent dans une résidence Crous en plein cœur de Paris. Ils filment leur train de vie d'étudiants en galère. La date de rendu du mémoire de fin d'étude approche et ils devront bientôt libérer les lieux : le compte à rebours est lancé.

La Guerre des centimes, Nader S. Ayach

La Guerre des centimes retrace, le temps d’une livraison, la vie de deux coursiers à vélo à Paris. À travers le double portrait d’Omar et Marwenn, nous découvrons le quotidien de beaucoup de jeunes travailleur·ses, étudiant·es ou en reconversion professionnelle, français·es ou étranger·ères, qui prennent chaque jour des risques pour quelques euros.

L’Indien de Guy Môquet, Joséphine Drouin Viallard

L’Indien de Guy Môquet est un film en embuscade. Un geste énigmatique, aperçu au hasard d’un trottoir : un homme secoue son téléphone vers le ciel, s’arrête, le fixe longuement, recommence. Pourquoi ? Que tente-t-il de capter – du réseau ? un signe ? un dieu ? La cinéaste décide de rester, de filmer et d’enquêter.

Midnight Kids, Maxence Vassilyevitch

Midnight Kids arpente les territoires gelés de l’Alaska comme on scrute un seuil : celui entre l’enfance et l’âge adulte, entre l’isolement et la communauté, entre la nuit blanche et l’aube qui ne vient pas.