La Bpi et le Master DEMC Le Documentaire écriture du monde contemporain de l’Université Paris-Cité s’associent pour vous présenter une nouvelle collection de films documentaires, réalisés dans le cadre de cette formation spécialisée.
Le Master DEMC est un master professionnalisant dédié aux métiers du documentaire. Depuis plus de 20 ans, il accueille chaque année une quinzaine d’étudiant.e.s et de salarié.e.s en reconversion au sein d’un espace de création et de transmission qui contribue à former la relève du documentaire de création. L’équipe pédagogique est constituée de spécialistes et de professionnel.le.s chevronné.e.s du cinéma.
La majorité des enseignements se présente sous forme d’ateliers ou de travaux collectifs. En ressortent chaque année cinq films d’un maximum de 20 minutes réalisés par les étudiant.e.s constitué.e.s en équipe. Les films sont écrits au premier semestre de l’année de formation puis réalisés et montés au cours d’une période de quatre mois au second semestre. Ils témoignent de la diversité des écritures documentaires et de ses affinités poétiques et politiques avec les formes les plus actuelles de l’engagement.
Parmi les productions des étudiants, l’équipe des yeux doc a sélectionné trois films d’une grande sensibilité qui parviennent à émouvoir. La collection se compose de deux portraits très personnels. L’un sur la cinéaste, actrice et écrivaine Marceline Loridan-Ivens, au crépuscule de son existence, par le jeune réalisateur Antoine Ravon, démontrant avec force les pouvoirs de la transmission. L’autre sur Léon, jeune nageur qui préférerait passer inaperçu dans le cadre d’une piscine municipale, filmé par son ami Aman Le Goff. Enfin, Camille Kunegel délivre un message personnel, dans un mélange de styles entre l’enquête et l’autoportrait et dont la révélation bouleverse.
- personnels, le master DEMC a pour particularité d’explorer l’intimité et la proximité entre filmeur et filmé, que ce soit à travers le récit raconté ou la personnalisation de la mise en scène. Antoine Ravon passe par le biais du journal intime pour revenir sur la période où il était l'assistant personnel de Marceline Loridan-Ivens. Aman Le Goff filme avec délicatesse le récit de la transition de son ami Léon. Le film résonne en lui particulièrement car il a révélé des questionnements sur son identité de genre. Enfin Camille Kunegel raconte un souvenir intime qu’elle présente à ses proches sous différents angles et pour lequel elle se filme frontalement devant la caméra.
- inventifs, comment raconter son amitié pour une personne que l’on a pas eu le temps ou l’occasion de filmer ? En étant inventif et bricoleur, comme Antoine Ravon qui reconstitue l’appartement de sa comparse et mentor Marceline. (Après Marceline) Comment convoquer un souvenir de l’été de ses 16 ans ? Avec un tableau blanc et de l’imagination ! (Le Tampon) Enfin, comment raconter la dysphorie de genre ? En se jetant à l’eau ! (Traversées)
- sur la mémoire, avec des mises en scène très différentes, les films convoquent l’importance du souvenir et de la transmission, qu’il s’agisse de réinventer l’appartement d’une vieille dame suite à son décès (Après Marceline) ou de raconter un souvenir traumatisant (Le Tampon).
- sur les corps et les genres, qu’il s’agisse de faire accepter son apparence dans un lieu public (Traversées) ou de rappeler la liberté des individus à disposer de leurs corps (Le Tampon), ces films réalisés par des vingtenaires abordent des sujets prégnants de l’époque actuelle : féminisme, consentement, exploration de l’intime, sexualité…