les yeux doc

Prix du public 2025 : Adieu Sauvage vu par les bibliothécaires

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Dans toute la France, des bibliothécaires font vivre le Prix du public Les yeux doc au sein de leur commune. Isabelle, Laura, Jacqueline et Marie-Hélène partagent leur regard sur Adieu Sauvage, de Sergio Guataquira Sarmiento (2023), l’un des quatre films lauréats en 2025.
Isabelle Louis, Médiathèque départementale du Var (83)

Le réalisateur Sergio Guataquira Sarmiento part en Colombie rencontrer une communauté autochtone, le peuple Cacua. Désormais installé à Bruxelles, il entend enquêter sur une vague de suicides qui touche les plus jeunes membres, et renouer avec ses propres traditions familiales amérindiennes.

Il est accueilli par une famille dans un village au fond de la forêt colombienne, qui tente de lui montrer ce que c’est que d’être un Indien d’Amazonie. On ressent la tristesse et le manque d’espoir de ce peuple oublié de tous·tes qui, au fil des années, perd sa culture, ses traditions. Un très beau film, plein de sentiments doux-amers !

Laura Hastings, Bibliothèque Oscar-Niemeyer (76)

Adieu Sauvage n’est ni d'ici, ni d'ailleurs, mais peut-être d'un imaginaire, celui de l'exil ; un film en noir et blanc, comme les rêves avant que la couleur ne soit inventée. Sergio Guataquira Sarmiento part enquêter sur l’épidémie de suicides qui touche les populations indigènes en Colombie. Au détour d’une rivière, son désir de rencontre l’embarque dans une odyssée personnelle, dans la jungle, auprès de la communauté Cacua. Avec tendresse et autodérision, il se met en scène et questionne son désir d’indigénisation face à ce peuple qui a été pillé de sa langue et dont les origines et les croyances disparaissent. Il s’interroge : qui est cet autre, qui n’est pas ou plus tout à fait lui-même ? Qu’est-ce qui rend l’« Indien » blanc lorsqu’il revient au pays ?

Au moment des au revoir, ne surgissent ni je t'aime, ni nostalgie, mais une étrange mélancolie chez ce peuple qui se meurt d’amour sans avoir les mots pour le dire.

Jacqueline Quesada, Médiathèque de Meurthe-et-Moselle (54)

Un jeune réalisateur vivant à Bruxelles revient à ses origines en s’immergeant dans la communauté amérindienne des Cacuas, au cœur de la forêt colombienne. Adieu Sauvage tente de cerner les raisons d’un fort taux de suicides en recueillant des témoignages. Sur place, le mode de vie de ce peuple n’est pour le cinéaste qu’une série de défis quasiment insurmontables. Incapable d’assurer sa propre subsistance, il est un assisté dans cette autre manière d’habiter le monde, cet autre rapport à la nature. Cette différence fragilise la communauté, a contrario incapable de maintenir son mode de vie face à l’invasion inéluctable de la forêt et des esprits par les lumières de la ville qui attirent les plus jeunes. Le noir et blanc met d’ailleurs en valeur de magnifiques contrastes entre ombres et lumières, soulignant la déliquescence de cette communauté vouée à se dissoudre dans une société colombienne qui est, au mieux, condescendante. Un film émouvant sur la fin programmée d’un monde.

Marie-Hélène Boglietto, Médiathèque d’Arles (13)

Un taux de suicide très élevé dans les communautés amérindiennes de Colombie, un peuple souffrant du mal d'amour alors que « je t'aime » n’existe pas dans leur langue… Le réalisateur Sergio Guataquira Sarmiento, Colombien vivant depuis de nombreuses années en Belgique, part à la rencontre de la communauté autochtone Cacua et notamment de Laureano, personnage très attachant, pour essayer de comprendre. Il envisage également ce voyage pour renouer avec ses racines, se questionner sur son identité et sur l'exil.

L'ambivalence des sentiments est très bien décrite, le réalisateur a fait le choix du noir et blanc pour éviter d'exotiser ce peuple indigène et la jungle, et c'est une réussite, le rendu est très nuancé comme le sujet, très beau, empreint de nostalgie.

Où voir Adieu Sauvage ?

Aller plus loin avec Balises, le magazine de la Bpi en lisant l'article Adieu Sauvage, à la recherche de l’amour perdu.

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