Suzanne, jour après jour
Suzanne est une vieille dame aux yeux pétillants. Pour sa retraite, cette professeur de mathématiques a décidé de revenir dans la maison où, elle et ses ancêtres sont nés. Sa vie s'écoule paisiblement avec la même curiosité et la même joie de vivre, en harmonie avec les êtres autour d’elle.
La vieillesse n’est pas toujours un naufrage. Suzanne en témoigne avec douceur. Elle incarne un mode de vie autarcique, qu’on pourrait croire disparu. Sa solitude n’est pas un fardeau puisqu’elle vit pleinement dans le présent à coudre, à jardiner, à cuisiner, à répéter des gestes immémoriaux. Suzanne Claudel vit sans eau ni électricité courante dans la ferme familiale qui l’a vue naître en 1930, à Rochesson dans les Hautes-Vosges.
Attentifs à ses moindres gestes, Stéphane Manchematin et Serge Steyer réalisent après L’Esprit des lieux, un portrait délicat au fil des saisons. Suzanne incarne à sa manière un certain esprit de résistance, au temps qui passe comme à l’air du temps. Son mode de vie basse-consommation et radicalement autosuffisant serait presque un modèle pour une société qui cherche des solutions pour réduire son empreinte sur l’environnement.
En lisière de sa forêt, l’appétence de Suzanne pour le monde reste intacte, même quand il vient à elle sous la forme d’un bruyant, mais éphémère festival de musique métal en plein-air.