les yeux doc

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Suzanne, jour après jour

Suzanne est une vieille dame aux yeux pétillants. Pour sa retraite, cette professeur de mathématiques a décidé de revenir dans la maison où, elle et ses ancêtres sont nés. Sa vie s'écoule paisiblement avec la même curiosité et la même joie de vivre, en harmonie avec les êtres autour d’elle.

La vieillesse n’est pas toujours un naufrage. Suzanne en témoigne avec douceur. Elle incarne un mode de vie autarcique, qu’on pourrait croire disparu. Sa solitude n’est pas un fardeau puisqu’elle vit pleinement dans le présent à coudre, à jardiner, à cuisiner, à répéter des gestes immémoriaux. Suzanne Claudel vit sans eau ni électricité courante dans la ferme familiale qui l’a vue naître en 1930, à Rochesson dans les Hautes-Vosges.

Attentifs à ses moindres gestes, Stéphane Manchematin et Serge Steyer réalisent après L’Esprit des lieux, un portrait délicat au fil des saisons. Suzanne incarne à sa manière un certain esprit de résistance, au temps qui passe comme à l’air du temps. Son mode de vie basse-consommation et radicalement autosuffisant serait presque un modèle pour une société qui cherche des solutions pour réduire son empreinte sur l’environnement.

En lisière de sa forêt, l’appétence de Suzanne pour le monde reste intacte, même quand il vient à elle sous la forme d’un bruyant, mais éphémère festival de musique métal en plein-air.

L'avis du bibliothécaire

Thierry Barriaux, Bibliothèque Oscar Niemeyer , Le Havre
Membre de la commission nationale coordonnée par Images en bibliothèques

Stéphane Manchematin et Serge Steyer continuent d'explorer les paysages des Vosges et ses traditions, dans ce nouveau portrait d'un personnage atypique, après l'artiste contemporain Patrick Neu (Le complexe de la salamandre en 2014), ou le preneur de sons Marc Namblard (L'esprit des lieux en 2018). Ici, Suzanne, jadis enseignante en mathématiques, retournée vivre, la retraite venue, dans la vieille ferme de son enfance, loin du village et de ses commodités. Sans eau ni électricité. Suzanne regarde le temps passer, scrute la nature, et savoure au fil des saisons des gestes qu'on dirait ancestraux. Loin de l'image d'Epinal attendue, elle apparaît au contraire d'une folle modernité, rie de paraître plus vieille à l'image que ce qu'elle n'est, s'amuse à poser sur des clichés pris avec des objectifs vieux d'un siècle, cultive les rapports humains, et irradie finalement d'une grande ouverture d'esprit et d'une douce énergie communicative, auxquelles les réalisateurs offrent un écrin d'une incroyable justesse.

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