les yeux doc

Camarades © GREC

Camarades

Hadrien et Ulysse habitent dans une résidence du Crous en plein cœur de Paris. Ils filment leur train de vie d'étudiants en galère. La date de rendu du mémoire de fin d'étude approche et ils devront bientôt libérer les lieux : le compte à rebours est lancé.

Les deux amis passent d’une chambre de leur résidence à l’autre, dont les murs sont tapissés d’affiches de cinéma, de slogans politiques et d’appels à la révolution. Ils incarnent une jeunesse à la fois conforme et en rupture avec les clichés qui collent à leur génération. Engagés dans leurs études, leurs passions et leurs lectures, ils procrastinent aussi, engloutissent des pizzas et fument devant leurs écrans. En bref, ils vivent cette période de flottement propre aux années universitaires, où l’insouciance et l’effervescence collective forgent les trajectoires personnelles malgré l’angoisse des lendemains. Entre bons plans, barbecues, jeux vidéo et hip-hop, le film rajeunit l’image du Paris des beaux jours, réactualisant ainsi une image d’Épinal du cinéma français – des années soixante à aujourd’hui, après celles d’Agnès Varda ou de Jean Rouch.

Ce court métrage capture avec vivacité et franchise les idéaux d’une jeunesse précarisée par les crises sociales, la massification étudiante et l’explosion du coût de la vie dans la capitale. Composé d’une compilation de scènes parfois proches du sketch, le film met en scène avec humour la réalité de ses deux protagonistes : la lassitude de la rédaction du mémoire, les chambres où il fait trop chaud et où l’on tourne en rond, la fatigue mentale face au tumulte politique et à l'avenir incertain. Tous ces événements du quotidien s'intègrent avec bonheur dans un premier film audacieux, drôle et percutant qui dresse le portrait sincère d’une génération entre révolte et abandon.

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