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La riviere © Météore

La Rivière

Des montagnes pyrénéennes vers l’Atlantique, entre Béarn et Pays-Basque, s'écoulent de belles rivières naguère sauvages et poissonneuses. Aujourd’hui, leur niveau baisse, les nappes phréatiques rétrécissent, les agriculteurs ne peuvent plus irriguer leurs cultures et les crues menacent. Une poignée de pêcheurs et de citoyens s’engagent pour sauver l’avenir de nos rivières et de leurs paysages.

“Nous avons transformé les rivières immémoriales, qui couraient à fleur de terre en méandres et en tresses, en canaux de drainage mono chenalisés, incisés, rectilignes, déconnectés de la terre, voués à favoriser la plus grande efficacité dans l’acheminement de l’eau loin des terres, vers la mer.” Le constat du philosophe Baptiste Morizot dans Rendre l'eau à la terre (Actes Sud) est partagé par les habitants de La Rivière. Qu’ils soient paysans, hydrologues, défenseurs des milieux aquatiques, pêcheurs à la mouche ou glaciologues, tous font le plaidoyer d’une nouvelle circulation de l’eau et de la vie.

Ils sont les amoureux de la gave ou de la nive, le terme en gascon et en basque pour la rivière qu’elle soit petite ou grande. Ils partagent leur expérience de la dégradation des paysages hydrologiques. Radicalement transformée par la disparition des habitats naturels et des espèces qui la peuplaient, affectée par les ponctions agricoles, domestiquée par les barrages, lacs et réservoirs artificiels, polluée enfin par les nitrates et phosphates, la rivière est devenue un désert. Pas de résignation cependant, mais une “colère contre la passivité du plus grand nombre” et un appel vibrant à restaurer la biodiversité, à renouer avec des pratiques vertueuses pour préserver les terres comme les ressources hydriques.

Dominique Marchais est un cinéaste persévérant qui creuse son sillon, comme on imprègne patiemment les consciences. Avec Le Temps des grâces (2010) sur les sols et sous-sols français, La Ligne de partage des eaux (2014) sur les eaux mortes de la Loire, Nul homme n’est une île (2017) sur les éco-localistes, et maintenant La Rivière, le paysage n’est plus seulement cinématographique, il est devenu un enjeu éminemment politique.

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