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L_ordreDesChoses ©La Femis

L'Ordre des choses

Une errance politique et poétique à la recherche de la jeunesse française d’aujourd’hui. Entre écologie et féminisme, comment repenser l’ordre des choses quand on veut refaire le monde ?

L’Ordre des choses donne à voir l'émergence d’une conscience politique, favorisée par la vie étudiante. Ce sujet universel est traité subtilement par la réalisatrice Naomi Grand, alors en deuxième année de réalisation à la Fémis, grâce à une galerie de personnages féminins filmés collectivement. Au sein du groupe, chacune des jeunes femmes s’indigne du rôle qui lui est assigné en tant que femme et des enjeux écologiques de la maternité. Les visages, vus de près, laissent poindre des émotions qui génèrent une forme d'intimité introduisant le spectateur au coeur des discussions.

C’est bien le langage qui constitue l’un des motifs essentiels de L’Ordre des choses. Cette bande de filles cible dans ses manifestes écrits (pancartes de manifestations, collages muraux et tags) la Manif pour tous, le patriarcat ou le pouvoir politique. Les mots doivent être choisis, les slogans discutés. Avides de mots et d’actions, elles laissent leurs empreintes sur les façades de la ville et leurs paroles résonnent devant la caméra. Avec une liberté de ton proche du lyrique, le commentaire de la réalisatrice nous transporte d’un lieu à un autre au sein d’une rêverie nocturne où les corps et les voix se mélangent, entre espoir pour l’avenir et nostalgie d’un monde révolu.

«J’ai réalisé ce film dans un moment de grand engagement politique personnel. Ainsi, j’avais envie de rendre compte de la multiplicité des luttes, du sentiment de vertige que cela procure d’être face à la question de l’engagement, mais aussi de ce que c’est de découvrir le langage politique et le langage militant. Ce sont des expériences qui sont liées à mon propre parcours, à un sentiment de révolte féministe, écologique... Je voulais rendre hommage à cette jeunesse qui m’entourait, à sa vitalité, sa conscience, mais aussi parfois à sa naïveté. Je souhaitais réaliser un film choral, un film fragmenté, qui rende compte du sentiment de vertige face à l’ordre du monde remis en question.» (Naomi Grand)

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