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Je plongerai dans les vagues

Anna retourne à Béthune, sa ville d'enfance, pour faire un film. Dans l'appartement de ses parents, elle ne trouve rien. Alors elle sort. Elle erre, essaye de faire des rencontres et de parler.

ll y a des films qui ont le vague à l’âme. C’est le cas de ce film de fin d’études de la Fémis. Née dans le Nord de la France, Anna Sauvage, a un goût très prononcé pour le documentaire et les expérimentations. Elle revient dans une ville où elle n’a plus d’amis, ni de connexions particulières. Les quartiers résidentiels de Béthune et son littoral semblent figés dans un automne glacé, comme le sont ses souvenirs d’enfance. Elle filme avec plaisir sa grand-mère, personne optimiste et énergique très différente d’elle, qui est plus indécise. Elle rencontre Marjo et Thierry, un peu foutraques et désabusés. Son film oscille entre portrait de la ville, d’inconnus, de sa famille et d’elle-même. À travers ses visites au café, dans la cuisine de sa mémé ou à la plage, et un ensemble patiemment assemblé de petits riens, Anna Sauvage pose des questions existentielles, dans un film qui prend à la fois les apparences du journal filmé et de l’essai autobiographique.

«J’ai eu envie de partir seule dans la ville dans laquelle j’ai grandi - Béthune, Pas-de-Calais. Je n’ai pas écrit au préalable, j’avais dans ma tête des envies de documentaire, de découverte, des peurs, des volontés d’improvisation. J’avais avec moi une voiture, de quoi filmer (caméra numérique et caméra 16mm), un peu de pellicule, et du matériel de prise de son. Proche du journal filmé, je tente de mettre en scène le vide que je ressens. Ce court métrage me raconte, et aborde d’autres personnes habitants Béthune. Ma grand-mère, que j’avais l’habitude de filmer, est à la fois un repère, un fil rouge, et une énigme. Il y a aussi Thierry et Marjorie, rencontre presque fortuite, duo d’amis, avec lesquels j’essaye de nouer quelque chose. À travers ces personnages, et grâce au montage qui a été un vrai travail de recherche et d’écriture, je propose aux spectateurs et spectatrices une errance intime. J’aime me livrer d’une manière brute, penser la limite de l’impudique et du dicible, lier questionnements personnels et tentatives d’élan vers l’extérieur et les autres.» (Anna Sauvage)

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