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de la joie dans ce combat ©OdP-Pelléas

De la joie dans ce combat

Jean-Gabriel Périot dessine en creux le portrait d’un groupe de femmes pour qui le chant est un moyen de résister et de sortir de l’isolement. Le compositeur Thierry Escaich collabore à cette réalisation en composant la musique originale du film interprétée par neuf musiciens de l’Opéra national de Paris.

C’est en découvrant le travail que la chanteuse lyrique Malika Bellaribi Le Moal mène depuis une dizaine d'années dans les banlieues parisiennes et lyonnaises à l’intention d’hommes et de femmes en situation précaire que Jean-Gabriel Périot a voulu témoigner de cette action socioculturelle généreuse, dans laquelle la musique est mise au premier plan.

«Après avoir participé à quelques ateliers menés à Créteil, j’ai eu envie de faire un film sur ces choristes incroyablement belles, têtues et courageuses [...] Je les ai interrogées sur leurs vies, dans tout ce qu’elles peuvent avoir de beau et de pénible, et sur ce que le chant était pour chacune d’entre elles. Qu’est-ce que chanter bouge dans le corps ? Qu’est-ce que cela apporte au quotidien ? Qu’est-ce qui se joue quand on chante devant un public ? Comment la musique "agit" dans le corps et dans l’esprit ? Le texte d’une chanson est né du montage d’extraits de ces interviews, une chanson construite à deux voix: ce qui bloque, entrave, et ce qui libère. Thierry Escaich a mis ce texte en musique: cinq couplets et cinq interludes musicaux, composés pour y ajouter des extraits, en voix off, des interviews utilisées pour écrire le texte de la chanson. C’est un travail de tissage entre un texte lyrique écrit avec des mots inhabituellement concrets et des extraits de ces interviews utilisés pour le texte chanté. Les paroles de ces femmes naviguent du parlé au chanté, et de réalistes deviennent poésie. Le film donnera des visages, des corps à ces voix, il les incarnera et inventera un voyage qui, de même que les textes, ira du concret à l’imaginaire, du documentaire à la fiction, d’une salle de répétition d’un atelier socio-culturel au plateau du Palais Garnier.» (Jean-Gabriel Périot)

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