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Albertine Sarrazin

Albertine Sarrazin, les routes de la liberté

Née à Alger en 1937 et déposée à l'assistance publique, Albertine Sarrazin est adoptée à l'âge de dix-huit mois par des parents déjà âgés, avec lesquels il y aura toujours un énorme décalage. Elle quitte avec regret l'Algérie à l'âge de dix ans pour Aix-en-Provence. Elle est turbulente, indisciplinée, en conflit permanent avec ses parents adoptifs qui l'enferment à l'âge de quinze ans à Marseille dans une maison d'éducation surveillée. Elle s'en évade pour Paris où elle commence une vie clandestine, se prostitue et finit par retourner en prison après un hold-up manqué. C'est en sautant d'un rempart de dix mètre pour s'évader qu'elle se casse un os du pied, l'astragale, titre du livre qu'elle publie en 1965 et qui la rend immédiatement célèbre. À l'aide d'archives et de témoignages, la réalisatrice Sandrine Dumarais relate sa courte vie - elle meurt à trente ans, en 1967 - qui est aussi un condensé d'événements. Le film rend hommage à cette personnalité hors du commun et souligne sa singulière beauté, sa lucidité, sa fantaisie et sa rage de vivre. La psychanalyste Christiane Gogois Myquel, qui l'a connue en prison, raconte comment elle s'est construite dans l'adversité et l'opposition. Les autres intervenants - dont le journaliste Jean-Pierre Elkabbach, Jean Castelli, directeur littéraire aux éditions Pauvert et son biographe Jacques Layani - témoignent de la fascination que la jeune femme, mélange d'intellectuelle et de délinquante, exerçait sur ses interlocuteurs.