On ira à Neuilly, inch'allah
C’est l’histoire d’une manifestation de jeunes travailleurs de Vélib’ qui apprennent la lutte et tentent de s’organiser. C’est l’histoire d’une joute entre l’image et le son, à travers les rues de Paris, au petit jour. C'est un essai en noir et blanc. C'est un hommage à cet autre film court de Marguerite Duras, "Les Mains négatives", qui mêlait la réflexion philosophique de l'écrivaine aux images d'une ville déserte, émergeant difficilement de la pénombre, presque fantasmée.
On entend l'histoire d'une première grève, celle de jeunes travailleurs de Vélib', le service de location de vélo parisien. On voit Paris en noir et blanc, filmé en 16 mm, au petit matin. On entend la lutte qui tente de s’organiser, avec la langue des quartiers populaires. On voit le parcours de la manifestation qu'ils auraient voulu faire, jusqu'à Neuilly, banlieue riche où se trouve le siège social de Vélib'. Le film interroge deux relations : celle des jeunes des quartiers populaires et leur place dans la société, leur désir de visibilité, et celle tendue entre image et son au cinéma. Ici, le son tient la narration, tandis que l’image porte l’évocation.