Caiti Blues
Madrid, Nouveau Mexique. Caiti Lord s'est exilée dans cette ancienne ville-fantôme, cernée par les montagnes, loin des strass de la Big City. Tandis que la folie s'empare des États-Unis, Caiti éprouve un sentiment d'asphyxie grandissant. Alors, Caiti chante.
Caiti Lord cherche à reprendre souffle. Au lendemain de l'élection de Donald Trump, cette jeune femme esseulée s'est arrêtée en chemin à Madrid, un village de laissés-pour-compte entre Santa Fe et Albuquerque. Madrid a sa taverne, où Caiti travaille pour rembourser son prêt étudiant. Madrid a également KMRD-LP, une radio locale où Caiti distille ses pensées du jour et les musiques qu’elle aime. Partie de New-York où ses rêves d’adolescente sur les scènes de Broadway se sont estompés, Caiti s’est arrêtée sur la route de San Francisco, en attente d'une vie meilleure. Dans ce décor de western, Justine Harbonnier délaisse le grandiose pour filmer au plus près la merveilleuse voix et la mélancolie magnifique de sa Caiti.
“Le désir de ce film est né au moment de l’élection de Trump, au début d’une période de désenchantement vécue par Caiti, mon personnage, amie de longue date. Désenchantement qui faisait écho au mien. Nos rêves d’enfant et une certaine idée de la vie s’érodaient, tandis que le paysage politique prenait autour de nous une couleur sombre. Nos idéaux prenaient racine, en partie, dans la culture américaine et son réservoir de récits qui avaient rythmé notre enfance. Aujourd’hui, à bientôt 30 ans, il fallait nous réinventer. Et, surtout, remettre en question notre idée d’une vie réussie telle que la société nous l’avait vendue. Filmer Caiti, petite fille archétypique de ce rêve américain, me permettait d’interroger de manière plus vaste la façon dont notre génération s’était construite. De constater la mélancolie qui nous fait face et de réfléchir à un moyen, non pas de la combattre, mais de la mettre en récit pour qu’elle nous aide à construire d’autres histoires.” (Dossier de presse)