C'est ainsi qu'on va vers l'été
Jacqueline est hospitalisée en unité de soins de longue durée. Kane, son auxiliaire de vie, l’a suivie de son domicile à l’hôpital. Au fil du temps, les deux femmes ont noué une relation inédite. Face au corps malade de Jacqueline, à sa mémoire altérée, il y a la carrure de Kane et son sens de la vie. Jacqueline est ma mère. Toutes trois nous sommes dans le même bateau, ce film est notre traversée.
Ma mère, Jacqueline, a été hospitalisée pendant quatre ans en unité de soins de longue durée. Cette hospitalisation faisait suite à vingt ans de maladie de Parkinson. Kané a été, pendant quinze ans, son auxiliaire de vie à domicile puis à l'hôpital. Je souhaitais filmer la relation de soin et d'amitié qui unissait ces deux femmes, mais aussi ce qui circulait entre nous trois au-delà de la maladie: le quotidien, la tendresse, l’humour aussi.
Lorsque j'ai tourné ce film, nous sortions du premier confinement. L'hôpital avait été inaccessible pendant des semaines et ma mère était affaiblie par des années de maladie. Il y avait donc une double urgence à filmer. Je souhaitais aussi que ce travail des auxiliaires de vie soit incarné. C'est un film sur le prendre soin et sur les liens, tourné à une période où la relation à l'autre était fortement interrogée au plan collectif. (Calypso Baquey)