les yeux doc

Vas-y voir © La Fémis

Vas-y voir

C’est l’histoire de Madeleine, qui quitte la France pour l’Afrique, sur un coup de tête, avec sa fille Félicie. C’est l’histoire d’Abdou, originaire d’un petit village du Niger, qui devient leur domestique. Cette histoire se passe juste après l’Indépendance. C’est l’histoire de ma famille.

Dinah Ekchajzer réalise son film de fin d’études en section montage à la Fémis à partir d’images d’archives. C’est à la fois une thématique imposée par l’école et l’occasion pour la jeune femme de s’attaquer à l’imposant corpus de films, cassettes, photographies réuni par sa grand-mère Madeleine pendant son voyage en Afrique de l’Ouest, au début des années soixante.

Cette plongée dans un univers aujourd’hui disparu, celui de la colonisation française et de la coopération, avec ses habitudes qui persistent et ses passages obligés comme le recrutement d’un boy qui quitte son village pour suivre ses employeurs, sert à alimenter le mystère du roman familial autant qu’à retrouver des traces tangibles de l’existence d’une grand-mère admirée et à découvrir l’enfance d’une mère peu prodigue de confidences.

Fascinée comme sa petite-fille par le cinéma, Madeleine est souvent photographiée et filmée caméra à la main, dans ses activités de coopérante pour l’éducation, qui la conduisent de village en village sur les pistes du Niger et de la Côte d’Ivoire. Au rebours de nombre de films qui évoquent le sujet de la décolonisation, le film de famille de Dinah Ekchajzer renvoie le souvenir d’années heureuses et d’échanges fructueux entre Français et Africains, une vision optimiste de l’histoire qui adopte le point de vue d’un autre grand ami de l’Afrique, Jean Rouch.

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