Toto et ses soeurs
Toto si surorile lui
Au cœur d’une famille rom en pleine désintégration, émerge la figure de Totonel, 10 ans, dit Toto. Avec passion il apprend à lire, écrire et danser. Surtout danser et gagner le grand concours de Hip Hop. Au milieu du chaos ambiant, ses deux sœurs essayent de maintenir le mince équilibre de la famille.
Totonel, Andrea et Ana sont frères et soeurs et livrés à eux-mêmes entre un père absent, une mère en prison et des oncles toxicomanes. Dans une grande cité-dortoir gangrénée par l'insalubrité et les relents mortifères, comment s'en sortir quand on n'est encore qu'un enfant ? Sans misérabilisme, ni volonté de manipuler l'émotion du spectateur, Alexander Nanau délivre des images très dures et crues qui sont naturellement contrebalancées par l'innocencee et l'appétit de vivre du petit garçon et de la soeur cadette. Toto veille sur ses oncles en accompagnant de ses propos joyeux leurs "trips" nocturnes. Andrea, du haut de ses 15 ans, commence à vivre sa vie en dehors de la famille, s'efforçant de suivre les conseils des assistantes sociales du foyer où les deux enfants se réfugient pour apprendre à lire et écrire.
Contre toute attente, cette volonté de s'en sortir va s'avérer payante. Andrea découvre les pouvoirs d'une petite caméra qu'elle utilise comme un instrument de mise à distance du quotidien. Toto découvre le hip-hop et progresse rapidement, tant son corps a besoin de bouger. Dans cet autre monde où vivent leurs parents, un monde qui n'est plus celui des vivants, la descente aux enfers s'accélère : la soeur aînée a plongé corps et âme dans la drogue et la mère, fraîchement sortie de prison, constate avec dépit que ses deux plus jeunes enfants ont définitivement échappé à l'emprise familiale.