Manoel de Oliveira est né en 1908 à Porto (Portugal), où il est décédé en 2015. Avec sa première caméra, offerte par son père en 1929, il tourne son premier film Douro, travail fluvial (1931), documentaire muet consacré à l’activité des ouvriers sur les rives du Douro. Il fait ses études secondaires en Galice dans un établissement jésuite. Il travaille ensuite à la bonne marche de l’usine paternelle (textile et passementerie) et à l’entretien des vignobles familiaux. Tout en continuant à s’occuper des affaires familiales (il prend la succession de son père), il aborde la fiction en 1942 avec son premier long métrage, Aniki Bóbó. Il attendra vingt ans pour réaliser son second long métrage, Acte du printemps (1961), film réflexif dans lequel il remet en scène la représentation de la Passion du Christ par des paysans du Trás-os-Montes. Manoel de Oliveira attend la fin de la censure salazariste pour mener de front sa carrière de cinéaste, à l’âge où d’autres prennent leur retraite. Comme pour rattraper le temps perdu, il enchaîne ensuite les films. Tout au long de sa carrière, il réalise également des films documentaires. De son père industriel, il tire probablement un intérêt pour les processus industriels, filmant la fabrication du pain ou d’une voiture de course. Il consacre également plusieurs films à des œuvres d’art : les peintures de Manuel Casimiro ou de Julio, l’architecture de Gustave Eiffel… Il a également réalisé plusieurs films à la teneur autobiographique. Dans Visite ou Mémoires et Confessions (1982), il fait le récit de quelques épisodes de sa vie à travers une visite de la maison qui l’a vu grandir et réaliser ses films. Manoel de Oliveira continua à réaliser des films jusqu’à la fin de sa vie, à 106 ans.
