Dieudo Hamadi est né à Kisangani (République démocratique du Congo) en 1984. Il étudie la médecine de 2005 à 2008 et participe en parallèle à plusieurs ateliers de réalisation documentaire. Il réalise ensuite ses deux premiers courts métrages, Dames en attente (2009) et Tolérance zéro (2010). Pour son premier long métrage, "Atalaku" (2013), il tourne pendant l’élection présidentielle de 2011 en RDC en se focalisant sur les activités d’un pasteur qui vend ses services de communicant au candidat le plus offrant. Dans "Examen d’État" (2014), il suit un groupe de lycéens qui s’apprêtent à passer leur examen de fin d’études, épreuve qui les verra déjà devenir victimes et acteurs d’une corruption tentaculaire. Dieudo Hamadi y confirme sa capacité à aborder la réalité de son pays sans détours, en évitant toujours manichéisme et misérabilisme. Son approche repose avant tout sur l’observation et se nourrit d’une volonté farouche de témoigner. Dans la même lignée, "Maman Colonelle" (2017) fait le portrait d’Honorine, employée au sein de la police congolaise où elle est chargée de la protection des enfants et de la lutte contre les violences sexuelles. Le cinéaste la filme au moment de sa mutation à Kisangani et de sa découverte des problématiques propres à cette zone. Dans "Kinshasa Makambo" (2018), la question politique est de nouveau abordée de front : le film suit sur plusieurs années trois jeunes activistes qui militent pour la tenue d’élections présidentielles en décembre 2016. Entre manifestations sanglantes, emprisonnements et considérations stratégiques ou philosophiques, le film se fait l’écho de l’ébullition de la jeunesse congolaise tout en abordant des questions universelles relatives au changement politique. Outre ses activités de réalisateur, Dieudo Hamadi a par ailleurs créé sa propre société de production, Kiripifilms, en 2015.