Maíra Bühler est une scénariste et réalisatrice brésilienne. Elle a étudié les sciences sociales et l’anthropologie. Elle débute dans la réalisation en 2007, construisant en collaboration avec d’autres cinéastes, puis seule, une filmographie où différentes échelles s’interpénètrent : l’individu et ses sentiments s’inscrivent dans le contexte d’une ville, d’un pays et, plus largement, du monde contemporain. Elevado 3.5 (2010) évoque le Minhocão, la voie rapide construite durant la dictature militaire qui traverse São Paulo et les milliers de personnes qui s’y croisent chaque jour. La fiction Fios de Ovos (2011) raconte l’histoire d’Irene, qui vit dans un quartier en chantier permanent avec ses petites-filles et se met à observer un voisin qui était auparavant hors de portée. Ela Sonhou que Eu Morri (2012) dessine en négatif une image de la mondialisation à travers les récits d’étrangers emprisonnés au Brésil. A vida privada dos hipopótamos (2014) se fait l’écho de la vie de Chris Kirk, citoyen américain incarcéré au Brésil pour trafic de drogue. Celui-ci y relate une histoire d’amour tumultueuse, sans qu’il soit possible de démêler le vrai du faux. Dans Diz a Ela que me Viu Chorar (2019), Maíra Bühler investit l’Hôtel Parque Dom Pedro, centre d’hébergement de São Paulo. Elle en observe les résidents dans des scènes où la chaleur d’une communauté alterne sans crier gare avec la rudesse de personnalités abîmées par la vie. Au-delà de la toxicomanie qui touche la plupart d’entre eux, la réalisatrice se focalise sur une forme d’addiction plus universelle : le besoin d’amour, de tendresse, ou simplement de contact humain que nous partageons tous.