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J'appartiens à un pays que j'ai quitté © Les Films du Lieu-Dit

J'appartiens à un pays que j'ai quitté, Colette à Saint-Sauveur en Puisaye, 1873-1891

C’est à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l’Yonne, que l'écrivaine Colette a passé son enfance et son adolescence. Années de formation d’où sortiront plus tard quelques uns des ses plus grands livres, véritables chefs-d’oeuvres de la littératiure contemporaine : La Maison de Claudine, Sido… 

À partir de photos, de cartes postales et dans le décor presque intact de Saint-Sauveur en Puisaye où est née Colette, Marguerite Boivin, érudite locale, et Alain Brunet, un des biographes de Colette, évoquent longuement la figure maternelle de Sido à travers la chronique villageoise et familiale : son arrivée à Saint-Sauveur, un premier mariage malheureux, l'arrivée du nouveau percepteur Joseph Jules Colette avec son passé glorieux de militaire, le second mariage, la naissance des enfants, les difficultés du couple à s'intégrer dans la bourgeoisie locale. Lorsque Colette, dans "La Maison de Claudine", évoque le paradis perdu de son enfance, sa Puisaye natale, le jardin familial, les campagnes et les forêts environnantes, sa mère est morte depuis déjà dix ans.

L'écrivain Michel de Castillo souligne à quel point Colette, alors au seuil de la maturité, «possède» sa mère en littérature. Elle en fait une déesse-mère dont elle idéalise le portrait. C'est selon lui une «revanche sur tout ce qu'il y a eu avant». Marie-France Berthu-Couvertin, universitaire, évoque ces années où Colette a fui le milieu familial et ses problèmes et a «déserté» sa mère. Claude Pichois et Judith Thurmann, autres biographes, évoquent l'amour fusionnel entre Colette et sa mère mais aussi la révolte contre la pauvreté, les dettes, les rapports empreints de culpabilité, de reproches et de rancune entre mère et fille.

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