Ubalda
Ubalda a 89 ans et vit près de Strasbourg dans l’appartement qu’elle a partagé avec son mari Dante. Elle se remémore sa jeunesse à Fossombrone, le petit village italien où ils se sont rencontrés. Ses souvenirs croisent ceux de la jeunesse d'aujourd'hui, rencontrée à Fossombrone.
Avec Ubalda, Théo Cancelli (Département son, promotion John Carpenter 2022) répond au thème de « l’Image fantôme » proposé pendant sa troisième année à la Fémis : « J’ai construit mon image fantôme autour de ma grand-mère, de sa vie, seule dans son petit HLM de Schiltigheim en Alsace suite au décès de mon grand-père. L’enjeu le plus complexe était celui de ne pas passer par la parole, de l’enregistrer comme un fantôme, d’éviter qu’elle ne s’adresse trop souvent à moi, quand je préférais l’entendre soliloquer, pour elle-même, déambulant dans son appartement. [...] J’ai voulu explorer la démarche inverse, lui redonner la parole. Sa mémoire, lui faisant petit à petit défaut, les souvenirs qui subsistent de la manière la plus claire sont ceux de son enfance, en Italie. Des histoires de famille, de travail, de guerres et d’amour aussi. J’ai voulu enregistrer ces souvenirs puis les confronter au présent de ce lieu, et par cela, tenter de les faire revivre.»
Théo Cancelli filme l’écoute : « J’ai voulu expérimenter l’effet produit par l’écoute de celle-ci par les personnages du film. Les entretiens qui composent la plus grande partie du film étaient initialement pensés comme des castings, pour trouver un jeune et une jeune, volontaires pour rejouer des scènes de la vie de Dante et Ubalda. Pourtant, dès le premier entretien, nous avons compris qu’Ubalda était là à travers ces jeunes, à travers l’écoute qu’ils faisaient de son récit et de la manière dont ils y réagissaient.»
Citations issues du Mémoire de fin d’études La Mémoire du son. Figurer l’absence par le son sous la direction de Valérie Deloof et Jean-Pierre Laforce.