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Midnight Traveler

Lorsque les talibans mettent sa tête à prix, le réalisateur afghan Hassan Fazili est forcé de prendre la fuite avec sa femme et ses deux jeunes filles. Saisissant leur parcours incertain à l'aide de trois smartphones, Fazili montre le danger et le désespoir auxquels sont confrontés les réfugiés demandeurs d'asile mais aussi l'immense amour qui les lie à leur famille.

“Le chemin de la vie passe par l’enfer”. Cette phrase issue du conte poétique Le Voyageur de minuit, du résistant afghan Majrouh est citée en exergue de l’éponyme Midnight traveler. En mars 2015, un lourd couperet s’abat sur le couple de réalisateurs Hassan Fazili et Fatima Hussaini, et sur leurs deux fillettes, Nargis et Zahra. Un ami les prévient. Pour avoir critiqué les talibans dans le film Peace in Afghanistan, les mollahs ont lancé une fatwa sur le père de cette famille propriétaire d’un café des arts. Depuis l'installation des talibans au pouvoir en Afghanistan, la répression est partout. Cette famille en cavale souligne l’urgence de la situation et leur épopée force l’admiration.

Hassan Fazili joue tous les rôles dans ce film : celui de réalisateur, père, mari et acteur. Car parents et enfants se partagent les 3 caméras nécessaires pour restituer leur fuite d’Afghanistan jusqu’en Allemagne, en passant par le Tadjikistan, la Turquie ou la Hongrie… Une trajectoire de plus de 5600 km pleine d'attentes, de souffrances, de peurs et de déceptions. Cette “descente aux enfers” dont personne ne connaît l’issue n’engloutit pas la famille Fazili, dont la résilience et la joie de vivre demeurent malgré les difficultés rencontrées à toutes les étapes de leur périple. Ceci notamment grâce au film, qui fait partie intégrante de la famille. Il est comme une cinquième bouche à nourrir et à protéger, mais il apporte surtout un espoir, un horizon. L’envie de raconter et de transmettre le quotidien de milliers de héros solitaires, abandonnés sur les routes, trahis par les passeurs et rejetés par les réfractaires à l’asile des étrangers, apporte aux Fazili du courage et de la résistance. Emelie Mahdavian, coautrice et productrice américaine du film, a rencontré les Fazili au Tadjikistan. Elle a monté le film au fur et à mesure de leurs trois ans d’épreuves. Malgré la détresse de cette existence entre parenthèses, la force des liens qui unit la famille et la joie de vivre des deux filles sont sources d’espoir et de poésie. Ainsi regarder Nargis s’amuser, danser, voler des prunes ou s'émerveiller de petits riens rappelle la beauté extraordinaire de l'enfance et plus largement, de la vie.

L'avis de la bibliothécaire

Audrey Montigny, Médiathèque départementale de l'Ardèche, Veyras
Membre de la commission nationale coordonnée par Images en bibliothèques

En 2015, Hassan Fazili, réalisateur afghan, est menacé de mort par les talibans. Il est contraint de s’enfuir. Avec sa femme, Fatima Hussaini, cinéaste, et ses filles, Zahra et Nargis, ils affrontent et cheminent les routes migratoires, de l’Afghanistan à l’Europe, à la recherche d’un asile politique. Hassan Fazili filme leur vie quotidienne à l’aide de son smartphone pendant trois ans. Ce qui apporte réalisme et témoignage sur les conditions de vie délétères dans lesquelles la famille lutte. Fuite, vie dans les camps et sur les routes, peur et lourdeurs administratives sont omniprésentes. Peu de repères, pas de recours, pas de confiance possible. Comment poursuivre ? L’amour, immense, caractérise et constitue la force de cette famille unie. L’énergie et la joie des enfants apportent de la légèreté dans leur acte de résistance.

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