Bernhard Braunstein est né en 1979 à Salzbourg (Autriche). Il a étudié au Département des Sciences de la Communication de l’université de sa ville natale. Il travaille aujourd’hui comme monteur, cadreur et réalisateur de films documentaires. En 2009, il déménage à Paris et commence à suivre ses premiers cours de français à la Bibliothèque publique d’information. Cette expérience lui inspirera "Atelier de conversation" (2017), dans lequel il filme le type de sessions auxquelles il avait participé, réunissant des personnes d’horizons divers nouvellement arrivées en France et s’exerçant à pratiquer la langue locale en partageant leurs expériences. À travers ces réunions, différentes formes d’exil se croisent et des échos inattendus se font entendre. C’est une toute autre forme d’exil qui se raconte dans "The Benevolent Dictator" (2016) : celle d’un ancien fonctionnaire colonial britannique, Norbert Abeles, 90 ans, qui vit au Malawi entouré de sa femme et de ses douze employés de maison. Son récit révèle que sa vie avait pourtant commencé à Vienne, avant qu’il ne fuie les persécutions envers les Juifs. "Austro American Youth" (2017) évoque l’éloignement de son pays d’origine et la quête du bonheur dans un nouveau pays à travers le cas d’un club fondé en 1941 à New York par de jeunes réfugiés de l’Autriche nazie. D’autres films évoquent par d’autres biais une certaine étrangeté de ce qui devrait être familier. "Sleeping Image" (2013) met en parallèle l’idée que le monde puisse être issu d’un rêve et l’apparition de paysages oniriques lors du développement de Polaroids. "Pharao Bipolar" (2008) s’intéresse à Werner Ludvig Buchmayer, acteur bipolaire, pour questionner la normalité. "Reisen im eigenen Zimmer" (2006) dresse le portrait de l’écrivain Gerhard Amanshauser, décédé à l’automne 2006, prenant pour point de départ son projet de livre éponyme (que l’on peut traduire par « Voyage dans sa propre chambre ») tandis que "Kopfbahnhof" (2004) constitue une exploration réflexive d’un complexe résidentiel à Salzbourg. On doit également à Bernhard Braunstein une partie de la photographie de "East Punk Memories" (Lucile Chaufour, 2012) et le montage de "Walden" (Daniel Zimmermann, 2018).