les yeux doc

Hidden © Opéra national de Paris - Les Films Pelléas

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« Le cinéma social est un cinéma inspiré du perçu et du vécu du cinéaste. Ce perçu et ce vécu ronge l’âme du cinéaste jusqu’au jour où il se reflète enfin dans un film. C’est la raison pour laquelle on ne peut pas dire à un cinéaste de faire ou de ne pas faire un film.

Les interdictions ne sont jamais à la hauteur de sa résistance et n’arrivent jamais à lui fermer toutes les fenêtres qui mènent à la réalisation d’un film. Le contraire est tout aussi juste. On lui commande un film et cette fois-ci, sa résistance l’empêche de le réaliser !

Lors du tournage de Trois visages, on m’a demandé de faire un film pour l’Opéra de Paris. La résistance dura deux ans. Il ne faut pas oublier que depuis la Révolution islamique, l’Opéra au sens connu du terme n’existe plus en Iran . Le palais de l’Opéra le plus ancien du pays situé à Tabriz, et construit sur le modèle européen, a fermé ses portes et fut détruit après la Révolution. L’Imam du vendredi de la ville I’a déclaré officiellement lieu de promotion de la corruption et de la médiocrité. Le bâtiment a été remplacé par une Mosquée.

Depuis la projection et le succès de Trois visages, j’ai reçu beaucoup de messages de jeunes amoureux du septième art me disant que le film rappelait étonnamment l’histoire de leur vie. C’est par la suite que j’ai eu l’idée de ce court et je me suis dit qu’il conviendrait peut-être au projet de l’Opéra de Paris. » (Jafar Panahi)

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