les yeux doc

Killing time

Killing Time, entre deux fronts

Un camp d'entraînement de Marines américains, dans le désert du Mojave, au sud de la Californie. Un lieu qu'on appelle Twentynine Palms (29 Palmiers), comme s’il s’agissait d’une station balnéaire pour touristes amateurs de chaleur torride. Entre deux missions en Irak ou en Afghanistan, la vie des soldats s'écoule paisiblement en ville, au rythme des séances de tatouage et des fréquents arrêts au salon de coiffure. La mort et la maladie ne sont pratiquement jamais évoquées, les hommes sont jeunes, musclés, amateurs de bière et de filles (dans cet ordre), sans autre projet que celui d'un futur réengagement, que beaucoup appellent de leurs vœux. Les familles des militaires viennent les rejoindre dans cet entre-deux hors du temps, pour essayer de recréer un semblant de vie "comme à la maison", avec les rires et les cris des enfants. Pourtant, derrière la joie factice, les jolis sourires et les moustaches conquérantes, se cache la vieille guerre avec son cortège d'horreurs. Aussi, cette attente sans fin prend-elle un tour éprouvant pour le spectateur, qui fantasme un hors-champ sinistre que le film sous-entend mais ne montre pas. Tant pis pour le spectateur car, inlassablement, inexorablement, les avions chargés de jeunes soldats décollent de Twentynine Palms et y atterrissent.