les yeux d'oc

Shunte ki pao

Shunte ki pao !

En 2009, de nombreuses familles du littoral du Bangladesh ont vu leurs biens et logement engloutis par un raz de marée. La caméra suit particulièrement une de ces familles, habitant dans une cabane de fortune et faisant face au quotidien. Cette population issue de la classe moyenne tente de s’adapter en luttant contre l’environnement, dans l’attente des aides de l’état qui semble les oublier.

Inondations et tempêtes forment le quotidien des familles du littoral du Bangladesh. Mais la beauté de «Shunte Ki Pao !» vient de ce que le film s’en tient à la chronique de la vie d’une seule d’entre elles. Pas forcément pauvres à l'origine, l’institutrice Rakhi et son époux Soumen, parents du petit Rahul, ont vu leurs biens et leur logement engloutis par un raz-de-marée en 2009. Deux ans plus tard, l’aide gouvernementale se fait toujours attendre. Pêche au crabe, douche de pluie gratuite, fruits achetés à l’unité - avec les moyens du cinéma direct, sa caméra tenue plus bas qu’à l’accoutumée puisque les maisons de fortune sont fort basses de « plafond », Kamar Ahmad Simon livre un portrait nuancé d’une classe moyenne s’adaptant jusqu’au point-limite. Dans cet environnement où le temps est trop souvent celui, cyclique, du retour des catastrophes, l’endurance du cinéaste devient l’espoir le plus fiable qu’une continuité temporelle est possible.