Stéphane Mercurio a grandi en banlieue parisienne et a d’abord travaillé dans l’humanitaire. Elle se lance dans la réalisation de films suite à un stage aux Ateliers Varan en 1992. En 1996, elle réalise Cherche avenir avec toit, rencontre avec des personnes sans abri en passe de retrouver un logement. Dans Hôpital au bord de la crise de nerfs (2003), elle filme les défis quotidiens que doit relever le personnel de l’hôpital de Gonesse, confronté à des restrictions budgétaires. Dans Quand la caravane reste (2016), elle part à la rencontre de personnes habitant des campings à l’année. Stéphane Mercurio a réalisé différents films autour de l’univers carcéral. Dans À côté (2007), elle dresse le portrait de femmes attendant les parloirs à proximité du centre de détention de Rennes. À l’ombre de la République (2011) s’intéresse au travail du Contrôle général des lieux de privations des libertés, autorité indépendante chargée de garantir les droits fondamentaux des personnes enfermées. Dans Après l’ombre (2018), elle filme les répétitions d’une pièce de théâtre qui réunit d’anciens détenus de longue durée et fait éclore des récits traumatiques. Une part de la filmographie de Stéphane Mercurio s’attache également à des questions plus intimes, mais non moins politiques. Dans Intimes violences (2014), elle recueille la parole de victimes mais aussi d’auteurs de violences conjugales. Dans Louise, son père, ses mères, son frère et ses sœurs (2015), elle s’intéresse à une adolescente ayant été élevée par un couple de femmes. Dans Quelque chose des hommes (2015), elle assiste aux prises de vues « père et fils » du photographe Grégoire Korganow. Elle y saisit des corps, des gestes et des récits de la relation des hommes à la paternité et à la filiation. En 2010, elle réalise par ailleurs Mourir ? Plutôt crever !, portrait du dessinateur Siné au moment de son licenciement de Charlie Hebdo et du lancement de Siné Hebdo.