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En revoyant Lire c'est vivre

En revoyant "Lire c'est vivre"

«L’aventure de "Lectures pour tous" a duré 15 ans, de 1953 à 1968. C’était le temps des rencontres, du dialogue, de l’écoute. Puis, en 1968, un jeune noir américain, devenu aujourd’hui un professeur prestigieux, dit à Pierre Dumayet : «Madame de Rênal est une blanche, Julien Sorel est un noir», lui révélant ainsi la liberté du lecteur, la liberté de la lecture. La question de la lecture lui a alors paru plus importante que la question du livre. Il s'est dit : «Il faut savoir – et montrer – comment les livres sont lus». D’où l’idée de donner à lire le même livre à cinq ou six personnages. Les lecteurs s’appropriaient le livre, chacun à sa façon. Rencontrer un personnage dans un livre, c’est un peu comme rencontrer quelqu’un dans la vie. Avec "Lectures pour tous", Dumayet écoutait celui qui avait écrit. Avec "Lire c’est vivre", il écoutait celui qui avait lu.» Voilà ce que précise Robert Bober en préambule à ce film qui retrace le cheminement de l'émission, de 1975 à 1984, à travers de longs extraits des entretiens consacrés à "L'Assommoir" d'Émile Zola, "Mes amis" d'Emmanuel Bove, "Le Voyage dans les ténèbres" de Jean Rhys, "Madame Bovary" de Gustave Flaubert. On admire toujours la délicatesse avec laquelle Dumayet interroge, à propos des passages qu'ils ont soulignés au cours de leur lecture, des gens aussi différents qu'un couvreur-zingueur, des blanchisseuses, des agricultrices ou encore un ancien chef d'entreprise.

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