Ruth Beckermann est née à Vienne où elle a également passé son enfance. Après des études de journalisme et d’histoire de l’art à Vienne, Tel Aviv et New York, elle soutient sa thèse de doctorat en Lettres en 1977. Elle travaille comme journaliste pour plusieurs journaux en Autriche et en Suisse. En 1978, elle cofonde la société de distribution Filmladen et participe activement à ses activités pendant sept ans. À cette même époque, elle commence à réaliser des courts métrages qui traitent de mouvements sociaux contemporains en Autriche. Elle réalise ensuite une trilogie de longs métrages – "Retour à Vienne" (1983), "Le Pont de papier" (1987), "Vers Jérusalem" (1990) – qui reviennent sur l’histoire juive au cours du vingtième siècle, de l’Europe à Israël. Dans "American Passages" (2011), Ruth Beckermann parcourt les États-Unis au lendemain de l’élection de Barack Obama, traversant les réalités sociales les plus diverses. Le droit à la poursuite du bonheur inscrit dans la constitution du pays est ainsi mis à l’épreuve de la réalité contemporaine. "Rêveurs rêvés" (2016) se base sur la correspondance que Paul Celan et Ingeborg Bachmann échangèrent entre 1948 et 1970. La lecture de ces lettres d’amour teintées d’angoisses dans un studio d’enregistrement par deux jeunes acteurs réactualise un pan de l’histoire européenne, tout en soulignant le caractère intemporel des sentiments contradictoires qui saisissent les êtres humains. En 2018, Ruth Beckermann réalise "The Waldheim Waltz", qui revient sur l’élection de Kurt Waldheim à la présidence de l’Autriche en 1986 sur fond de controverses liées à son passé nazi. Le film a reçu le Prix Glashütte-Original du meilleur documentaire à la Berlinale.